Loi pour un État au service d’une société de confiance : des transformations en profondeur qui dépassent le droit à l’erreur
Le projet de loi voté en première lecture à l’Assemblée nationale va impacter tous les services et les agents publics alors même que les discussions sur le chantier action publique 2022 sont en cours. De fait, cette loi devient la première pierre du quinquennat touchant et réformant la fonction publique.
L’UNSA regrette une nouvelle fois l’excès de précipitation du gouvernement, le manque d’études d’impact et surtout l’absence de débat et de dialogue social, en particulier avec les représentants syndicaux. Ainsi les objectifs affichés de cette loi modifieront la fonction publique dans son ensemble.
L’annexe et l’article 1er définissent la stratégie d’orientation de l’action publique.
On y trouve, pêle-mêle :
- la dématérialisation de l’ensemble des démarches administratives,
- la réduction des délais de traitement administratifs,
- le principe d’une administration de conseil et de service
- la prise en compte des contraintes horaires du public dans les ouvertures des services,
- l’obligation de mettre en place des accueils téléphoniques efficients,
- l’implantation des maisons de services au public,
- la médiation nécessaire vis-à-vis des citoyens n’ayant pas accès au numérique,
- le droit des usagers des services publics de consulter l’avancement du traitement de leurs démarches et demandes.
Le projet du gouvernement veut simplifier la relation entre les usagers (citoyens comme entreprises) et l’administration en instaurant le droit au conseil, le droit à l’erreur ou le droit à la médiation tout en prenant en compte la diversité et la spécificité des territoires.
Au-delà de l’avis de chacun sur ces objectifs ambitieux, le texte permettra aux usagers et surtout aux entreprises d’interroger l’administration, sur tels ou tels éléments de la réglementation. Celle-ci aura alors peu de temps pour répondre, et silence gardé vaudra décision.
- Devant un tel bouleversement, l’UNSA a estimé indispensable que les agents soient réellement formés et qu’ils soient aussi protégés.
Des amendements au projet initial inscrivent, dans le projet de loi adopté par l’Assemblée nationale, que les agents publics bénéficieront régulièrement d’une formation et d’un accompagnement leur permettant de s’adapter aux évolutions de leurs missions. De plus, leur responsabilité civile ne devrait pas pouvoir être engagée.
L’UNSA rappelle que pour réussir cette transformation, les agents publics doivent être suffisamment nombreux et être reconnus. Elle constate que ni les intentions du Président (120 000 suppressions de poste), ni les décisions du gouvernement (gel du point d’indice, report d’un an de PPCR…) ne vont dans ce sens.