Procès de Périgueux : une condamnation exemplaire
Le meurtrier condamné à 30 ans de réclusion.
Ce verdict a été rendu à l’issue d’un délibéré de deux heures. "Il a tenu compte des missions de service public exercées par les victimes et de la dimension symbolique de cette terrible affaire, l’inspection du travail a le sentiment que cette dimension a été prise en considération et que justice a été rendue" a déclaré un des avocats des parties civiles à la sortie du tribunal.
En marge du déroulement de ce procès, un temps fort :
Le rassemblement des collègues, venus de toute la France, le mardi 6 mars sur l’esplanable du théâtre a rendu hommage à la mémoire de nos collègues Sylvie Trémouille et Daniel Buffière et a réaffirmé un soutien appuyé aux familles des victimes. Une banderole a été déployée :
"La loi, pas la violence. Le droit, pas la jungle".
Les prises de paroles ont été sans équivoque : Défense du code du travail, défense des fonctionnaires pour le faire respecter.
Tout au long de cette semaine, nombre de contrôleurs et d’inspecteurs du travail, ainsi que des collègues de la MSA et des unions départementales se sont relayés, pour suivre les audiences et les débats de ce procès qui s’est déroulé selon la volonté des familles des victimes : dans le calme et la dignité.
L’association départementale d’aide aux victimes d’infractions pénales (Adavip) a été présente tout au long de la semaine auprès des proches, une psychologue est restée dans l’enceinte du tribunal pour soutenir, écouter, et aider tous celles et ceux qui en émettaient le besoin.
En effet, au cours des audiences, des instants très déstabilisants, telle que la déposition du médecin légiste ou celle de l’expert en balistique ont été des explications nécessaires pour comprendre mais difficiles et durs à entendre.
- Plus encore, l’évocation des victimes par leurs familles, leurs amis, leurs collègues, a été poignante dans l’expression de leur douleur d’une dignité exceptionnelle et du sentiment d’absence qu’ils ressentent face au séisme qu’ils ont tous subi depuis le drame de Saussignac.
Après avoir entendu l’ensemble des plaidoiries des parties civiles, l’avocat général a déclaré que : la seule raison de ce double meurtre était l’appartenance des victimes, Sylvie Trémouille et Daniel Buffière, à l’inspection du travail.
Il a requis la réclusion criminelle à perpétuité, déclarant dans son réquisitoire "ne pas envisager que le jury puisse en tout état de cause décider d’une peine inférieure à 30 ans et avec le maximum de la peine de sûreté".
L’avocat général a précisé : "C’est la première fois que je demande une telle peine," ajoutant en s’adressant au jury : "Votre décision devra marquer le caractère sacré de l’intégrité physique des personnes exerçant une mission de service public. Votre décision est attendue par tout le corps social. En s’attaquant à des fonctionnaires qui ne faisaient que leur métier, c’est en réalité à l’Etat et à la société que l’accusé s’est attaqué. »
Gilles Trémouille a déclaré après l’énoncé du verdict sur les marches du tribunal : "Aujourd’hui, la décision des jurés a montré une chose, c’est que ce n’était pas un fait divers, la mort de Sylvie et Daniel était bien un fait de société."