Rapport d’expertise conduite par le cabinet PHYSIOFIRM sur le projet EUCLID
Ce rapport a été présenté au CTS du 18 février 2014.
- Déclaration liminaire au CTS du 18 février 2014 (extrait)
"Quant au deuxième sujet qui constitue un changement radical du fonctionnement de nos équipes informatiques et qui aura des répercussions sur les agents et le service rendu aux utilisateurs.
Ce projet a pour but, selon l’administration, « d’améliorer l’efficacité et permettre une mutualisation des moyens et des agents et de faire monter les agents en compétence ». Dans une phase d’expertise réalisée par le cabinet PHYSIOFIRM, trois régions ont été choisies : Centre, Lorraine et Languedoc Roussillon.
L’analyse du fonctionnement des trois régions expérimentales nous alerte, il fait ressortir des risques psychosociaux identiques générés par la configuration du travail en « ESIC ». PHYSIOFIRM relève des problématiques bien identifiées et convergents dans les trois régions :
« Un changement de culture avec notamment le développement de l’intervention à distance qui peut engendrer une perte de sens du travail, le sentiment d’une « activité empêchée », de la dépersonnalisation et de la déshumanisation de la relation, un isolement, un sentiment de manque de reconnaissance et de moindre utilité… »
« Un appauvrissement des tâches et une perte d’autonomie avec la mise en place des GAD »
« Peu de modalités de reconnaissance professionnelle en termes de perspectives, sens du travail, moyens mis à disposition pour travailler et évoluer »
« Un manque de moyens alloués aux équipes ESIC ou un manque d’homogénéisation (voire iniquités) entre les moyens qui sont alloués aux agents ESIC en UT et ceux qui sont alloués aux agents en UR »
« Un manque de clarté en termes de communication réalisée auprès des utilisateurs qui peut générer confusions, incompréhensions, craintes et résistance au changement et risque d’entraver le bon fonctionnement de l’équipe ESIC ».
Par ailleurs, des incertitudes existent quant à l’avenir et à la professionnalisation des agents affectés à l’informatique :
Condition de maintien de la prime informatique
Risque de mobilité géographique pour les GAD
Projet de professionnalisation
Quelles perspectives d’évolution de carrière…
Pour l’UNSA cette nouvelle organisation nous interpelle sur certains aspects :
Une pyramide des âges élevée de nos agents pose question sur l’avenir des équipes et leur pérennité dans le temps.
La création d’une « hotline » pour les dépannages informatiques provoquera inévitablement une déshumanisation des relations de travail.
Un risque routier accru avec des déplacements plus fréquents
Une baisse des effectifs entraînant une charge de travail accrue
Risque de destruction du collectif de travail
Un isolement des ESIC sans contact direct avec les agents
Une baisse de qualité de service
Moins de réactivité et un délai de résolution des incidents plus longs à cause de la diminution des effectifs.
Difficultés également pour les agents utilisateurs qui n’auront pas un minimum de connaissances techniques en informatique pour suivre les instructions qui seront données par la hotline…
L’UNSA fait le constat que le projet EUCLID intervient de plus sans réflexion préalable sur l’aspect des ressources humaines, la GPEC mais aussi sans véritable cadre statutaire pour la filière informatique. Par exemple le fait que les agents appelés à exercer les mêmes fonctions au sein des ESIC n’aient pas les mêmes titres de fonctions et de catégorie pose question.
L’expertise réalisée par le cabinet PHYSIOFIRM nous renforce dans les craintes que nous avions déjà évoquées lors d’un précédent CTS, nombre d’items retenus par ce rapport avaient été abordés et force est de constater que l’analyse faite se retrouve dans le constat établi.
Le Projet EUCLID et l’évolution organisationnelle de nos services informatiques ne peut reposer uniquement sur une logique de mutualisation sans prendre en compte les problématiques psychosociales, les problèmes statutaires et indemnitaires qui se posent. L’équation consistant à proposer un service de qualité avec toujours moins d’effectifs et de moyens financiers trouve ici ses limites.
De plus, l’UNSA s’interroge sur la pérennité du service informatique au sein même des structures et considère que ce projet n’offre pas de perspectives rassurantes. Elle craint une externalisation de l’activité informatique à terme.
L’UNSA souhaite dénoncer la mise en place généralisée du projet EUCLID renforcée par l’alerte constituée par cette expertise et insiste pour que chaque DIRECCTE/DIECCTE prenne en compte et s’approprie ce nouvel élément d’analyse."
P.-S.
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