Dordogne

Crier dans le désert...

Sénat et Assemblée Nationale

Une réponse qui se fait attendre...

Messieurs les Présidents de groupe à l’Assemblée nationale

- UMP Bernard ACCOYER
- Socialiste Jean Marc AYRAULT
- UDF Hervé MORIN
- Communiste Alain BOCQUET

Monsieur le Président,

Vous n’ignorez pas le contexte dans lequel s’inscrit l’action de l’Inspection du travail après l’assassinat de deux de nos collègues en Dordogne le 2 septembre dernier et les coups reçus par une autre collègue dans la région lyonnaise la semaine dernière.

L’intérêt de notre mission de service public est grand et c’est à la Nation que nous devons rendre compte de nos actions au travers de ses représentants dans le cadre fixé par la loi et les traités internationaux signés par la France.

Cette mission fondamentale depuis plus de cent ans participe de la défense de l’ordre public, c’est pourquoi nous nous interrogeons sur la place que la République entend donner à ceux à qui elle a confié le soin de veiller à l’application de la loi, Le Code du Travail.

En assassinant, sans aucune raison, deux agents de contrôle dans l’exercice de leur mission, un exploitant agricole a accompli un geste qu’aucune situation, si difficile soit-elle, ne peut justifier.

C’est un fait, mais le plus important c’est la banalisation de ces « gestes », ramenés à de simples faits divers d’un intérêt second, qui menacent l’équilibre social de notre société en faisant fi de la loi au mépris du respect de la démocratie.

Rien ne peut justifier la volonté délibérée de fraude et encore moins que l’on attente à la vie des agents chargés de faire appliquer la loi au nom de la République même si les agents comprennent fort bien qu’un contexte économique difficile soumette l’entreprise à des pressions.

Que dirait-on d’un citoyen automobiliste qui refuserait tout contrôle de vitesse par un agent de police et menacerait de les tuer en fonçant dessus à pleine vitesse ? Invoquerait-on le fait que dans d’autres pays les règles soient moins strictes ? Nous ne le croyons pas, l’actualité récente nous a démontré que le gouvernement dans son ensemble condamnait sans réserve ce type de comportement.

C’est bien aux fondements mêmes de notre démocratie que les auteurs de ces actes se sont attaqués insidieusement en multipliant les violences de toutes sortes contre les agents de nos services (coups, injures, simulacre de pendaison, menaces de mort, assassinats...) dans une quasi indifférence aux yeux de notre hiérarchie et sans que de tels faits soient dénoncés et largement portés à la connaissance de nos concitoyens.

Notre démocratie ne vit que par sa capacité à faire appliquer les lois qu’elle édicte pour le bien commun, qu’en sera-t-il demain ? Y aura-t-il encore un code du travail ?

C’est le sens de notre intervention auprès de vous car il nous paraît utile que les agents et la nation toute entière reçoivent un message fort légitimant à nouveau leur action.

Dans l’attente de votre réponse, veuillez croire, Monsieur le Président, à l’expression de notre haute et respectueuse considération.

Michel ZEAU
Président de l’UNSA-ITEFA


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