Violence

DECLARATION AU CNF DU 8 septembre 2004

Les obsèques de Sylvie TREMOUILLE, contrôleur du travail au SDITEPSA de Dordogne et de Daniel BUFFIERE,chef de service à la Mutualité Sociale Agricole ont eu lieu hier en présence de plusieurs ministres dont M. Hervé GAYMARD, Ministre de l’Agriculture, Jean Louis BORLOO, Ministre du travail, de l’emploi et de la cohésion Sociale et Gérard LARCHER, Ministre du Travail.

Nous nous sommes toutes et tous associés à la douleur des familles

Cette présence honore certes la mémoire de nos deux collègues mais elle laisse l’ensemble des agents de contrôle de nos services, ITEPSA, Inspection du Travail des transports et Direction du travail de l’emploi et de la formation professionnelle, dans l’expectative quant au soutien qu’ils sont en droit d’attendre des ministres de la république.

Un communiqué à l’ensemble des agents, une minute de silence, une fermeture des services au public lors des obsèques, des rassemblements autorisés ici et là ne peuvent manifester seuls une volonté non équivoque de condamner cet acte odieux.

Moins bien traité par la presse écrite, radiophonique et la télévision qu’un banal fait divers on peut légitimement s’interroger sur ce que la république attend de ses agents sur le terrain pour éviter de tels actes, le premier en France depuis la création de l’inspection du travail :

Faudra-t-il qu’ils se déplacent avec une cible dans le dos pour favoriser le défoulement sauvage de ceux qui n’ont plus qu’un objectif : vider la loi de tout sens ? Se payer un fonctionnaire que l’on dénigre chaque jour, cet être improductif qui mange la laine sur le dos de ses concitoyens, n’est-ce pas là un acte civique pour certains ?

Faudra-t-il que les agents de contrôle renoncent à contrôler les employeurs récalcitrants ? Voilà qui pourrait faire plaisir aux ultra-libéraux qui visent à réduire la portée de l’intervention de l’inspection du travail.

Que devrons-nous dire à tous ceux qui souhaitent devenir contrôleur et inspecteur du travail ? Ayez surtout une bonne assurance vie pour préserver vos familles, au besoin payez-vous un gilet pare balle, la noblesse de ce métier vaut bien le sacrifice de votre vie ! ! !

Non, seule la condamnation publique de ces actes aux yeux de l’ensemble de la population peut, à nos yeux , montrer la détermination de l’Etat à protéger ses agents.

L’absence de couverture médiatique montre qu’il y a différents types de fonctionnaires : ceux dont l’Etat pense avoir besoin et ceux dont il pense qu’il serait utile de se débarrasser.

Défendre l’ordre public, OUI
Défendre l’ordre public social, C’EST A VOIR.

Certains ne sont pas loin de s’interroger pour savoir à qui profite ce crime odieux .

Pas à notre démocratie et pas à notre administration.

UNSA-ITEFA