Violences faites aux femmes sur le lieu de travail : accablant....

Le 19 octobre 1999, à la 54ème session de l’Assemblée générale des Nations Unies, les représentants de la République dominicaine et 74 États membres présentent un projet de résolution visant à faire du 25 novembre la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes.

- Dans leur texte, la violence à l’égard des femmes y est définie comme tout acte portant un préjudice physique, sexuel ou psychologique, dans la sphère privée comme dans la sphère publique. A cette occasion, l’Assemblée Générale des Nations Unies exprime sa crainte que les violences à l’égard des femmes soient un frein à leur lutte pour l’égalité des chances dans les domaines juridique, social, politique et économique. Elle a proposé que cette journée soit consacrée à des activités destinées à sensibiliser l’opinion publique sur ce comportement déviant.

Depuis 4 ans en France, le 25 novembre est la journée internationale contre les violences faites aux femmes.

- Lors de la Conférence mondiale des femmes de Pékin en 1995, tous les États se sont engagés à produire des données précises concernant les violences faites aux femmes.

- En France, l’enquête ENVEFF (Enquête Nationale sur les Violences Envers les Femmes en France) (1) dresse pour l’ensemble des femmes, un panorama des divers types d’atteintes et de violences interpersonnelles (verbales, psychologiques, physiques et sexuelles) qu’elles ont pu subir dans leurs cadres de vie (espaces publics, travail, couple et famille).

- Les résultats ne vont pas dans le sens des idées reçues. Le monde du travail est -au même titre que les autres espaces- un lieu où les femmes sont exposées aux violences sexistes et sexuelles de certains hommes. Cette violence est multiforme : injures, agressions physiques, harcèlement sexuel, agression sexuelle, viol, pornographie, incitation à la prostitution... Le rapport montre qu’environ 2 % des femmes ont subi avances et agressions sexuelles au travail et, dans un cas sur cinq, leur auteur était un supérieur hiérarchique. Il y a aussi des violences plus « fines » plus « subtiles » telles que l’inégalité salariale, le travail précaire, le taux de chômage des femmes toujours plus important.

- Aggravées par ces contraintes économiques qui rendent les femmes vulnérables, les violences sexuelles portent atteinte non seulement aux droits fondamentaux comme la liberté, la sécurité et l’intégrité physique et psychique de la personne mais également à son droit à l’égalité professionnelle.

- Notre syndicat a un rôle essentiel à mener dans la lutte contre les violences subies par les femmes sur leur lieu de travail qui constituent un obstacle à l’égalité professionnelle. Cela passera tout d’abord par une véritable mixité expliquée dès l’école, par l’information amenant une prise de conscience et une meilleure prise en compte des problèmes, une intervention préventive accrue, la création de structures d’assistance et la justice pour les victimes.

- C’est pour toutes ces raisons que, le 10 avril prochain, nous organisons une conférence sur ce thème à Paris.

C’est pour toutes ces raisons que, le 10 avril prochain, nous organisons une conférence sur ce thème à Paris.

Christine Dupuis

- Secrétaire nationale UNSA


P.-S.

(1) L’enquête Enveff, commanditée par le Service des Droits des femmes et le Secrétariat d’État aux Droits des femmes a été réalisée par une équipe pluridisciplinaire de chercheurs. L’enquête a été réalisée par téléphone de mars à juillet 2000, auprès d’un échantillon de 6 970 femmes âgées de 20 à 59 ans, résidant en métropole.