O.I.T. : Carton rouge contre le travail des enfants !

Le 12 juin, en pleine fièvre footballistique mondiale, l’OIT a marqué la journée mondiale contre le travail des enfants en brandissant un « carton rouge ». Dans le même temps la Conférence Internationale du Travail, qui se tient à Genève jusqu’au 16 juin, examinera les évolution enregistrées dans la lutte contre ce fléau planétaire.

- Au cours des quatre dernières années, l’OIT enregistre une diminution encourageante du travail des enfants, notamment dans ses pires formes. D’après le rapport soumis à la Conférence, le nombre d’enfants astreints à un travail a reculé de 11%, passant de 246 à 218 millions entre 2000 et 2004. C’est dans la région Amérique latine et Caraïbes que sont effectués les plus grands progrès avec un taux de travail des enfants de 5 à 14 ans passant de 16 à 5%. Par contre, en Afrique subsaharienne la croissance démographique, le VIH/SIDA et le travail des enfants atteignent des niveaux alarmants.

- L’OIT a grandement contribué aux premiers résultats positifs enregistrés dans la lutte contre le travail des enfants. D’abord par l’adoption d’instruments normatifs : conventions 138 sur l’âge minimum d’entrée dans l’emploi et 182 sur les pires formes de travail des enfants, ainsi que par la déclaration de 1998 dans laquelle l’élimination du travail des enfants figure parmi les quatre principes fondamentaux que les pays membres de l’OIT s’engagent à respecter.

- Ensuite par l’aide technique apportée au pays pour lutter contre le travail des enfants. Le programme IPEC lancé en 1992, avec 350 millions de dollars dépensés depuis, est le plus important programme mondial exclusivement axé sur le travail des enfants. Il est actif dans 86 pays et bénéficient du soutien d’une trentaine de bailleurs de fonds dont les États-unis et la Commission Européenne sont les plus importants.

- La croissance économique est un facteur important pour lutter contre le travail des enfants. Mais elle ne suffit pas, les pays doivent combiner des politiques sociales et économiques axées sur l’égalité des droits, le travail décent et l’accès à l’éducation pour tous les enfants. Il impératif de garantir aux parents l’accès à un travail décent durable et aux enfants l’accès à l’éducation au moins jusqu’à l’age minimum d’admission dans l’emploi.

- Au regard des résultats enregistrés au cours de ces dernières années, il est possible d’envisager à terme un monde sans travail des enfants. Sans oublier cet objectif, l’OIT propose l’objectif ambitieux mais réalisable d’éradiquer les pires formes de travail des enfants au cours des dix prochaines années.

Par tous les moyens appropriés, les syndicalistes auront à cœur de poursuivre leurs efforts dans la lutte pour la dignité de tous les enfants du monde.