L’ILE DE LA REUNION : CHIKUNGUNYA

- Une épidémie qui tourne à la pandémie....

La Réunion est touchée depuis maintenant près d’un an par une épidémie de chikungunya (maladie transmise par un moustique : aedes albopictus et aedes aegypti) qui, au fil du temps, est en train de se transformer en pandémie.

- Les effets sur les personnes sont très invalidants (fortes fièvres, éruptions cutanées, douleurs musculaires pendant 2 à 10 jours et problèmes articulaires pouvant durer plusieurs mois).

- Au début de cette épidémie, les autorités administratives et sanitaires en ont largement sous-estimé les conséquences sur la population réunionnaise et ce malgré les interventions de politiques et médias de la Réunion.

- Aujourd’hui, force est de constater que le département est en train de vivre une situation sanitaire grave, pratiquement comparable à celle qui a été vécue dans l’Hexagone lors de la vague de chaleur : personnel sanitaire et social - hospitalier et ambulatoire - débordé et au bord de la rupture, population à risque (personnes âgées, femmes enceintes, nouveaux-nés, personnes atteintes de maladies chroniques, ...) touchée de plein fouet avec 25 décès officiellement reconnus à ce jour.

- De plus, la situation sociale et économique de l’Île s’aggrave de jour en jour et nécessite des décisions politiques courageuses de la part du gouvernement. En effet, aujourd’hui les « normes » ministérielles ou européennes ne peuvent plus s’appliquer à la situation de la Réunion (TVA et octroi de mer sur les produits répulsifs anti-moustiques, prise en compte par la Sécurité sociale des actes des personnels médicaux et des infirmier(e)s, durée de prise en charge des congés maladies, ...).

- Les conséquences économiques se font de plus en plus sentir : annulation des réservations touristiques (secteur qui est, à part la canne à sucre, le premier de l’Île), travailleurs en congé de maladie. On parle aujourd’hui, à mots couverts, de catastrophe sociale et économique pour une région en plein essor et en plein développement.

De plus, il faut savoir que le développement de l’épidémie a été atténué par les vacances de l’été austral. La rentrée scolaire, et donc le regroupement de personnes se faisant ce lundi 6 février, la situation risque de s’aggraver : la population scolaire représente 1/3 de la population réunionnaise. Enfin, le Conseil régional met en place une réunion avec les socioprofessionnels afin d’évoquer avec eux les mesures à prendre pour atténuer les conséquences sur la vie économique et sociale de la Réunion.

- Cette situation n’est pas propre à la Réunion ; elle existe dans les pays environnants.

- En effet, Les Seychelles, Les Comores, Mayotte, Maurice et Madagascar connaissent une épidémie plus ou moins grave, ce qui nécessite de ce fait une coordination sanitaire qui n’est pas encore réalisée en totalité.


P.-S.

- Chikungunya (en swahili, la langue de l’archipel des Comores) veut dire : "maladie de l’homme courbé"