Magistrature sociale menacée ! Congrès de l’UNSA à Pau

- Intervention de Martine Noulin pour l’UNSA ITEFA

Magistrature sociale menacée !

- L’UNSA ITEFA est aujourd’hui la seule composante de l’UNSA à la croisée du public et du privé, confrontée aux grandes réformes de la fonction publique, de la RGPP (réforme Générale des politiques publiques), de la REATE (réforme de l’administration territoriale de l’Etat – niveau régional et départemental), aux chantiers des grilles et la reconnaissance des métiers, des effets de la crise [plans sociaux, chômage partiel].
Les structures « travail, emploi et formation professionnelle » souffrent et sont menacées de disparition dans un délai rapproché devant la volonté gouvernementale d’appliquer à la hache la RGPP.

- Constat : acteur (agent de l’État) et médiateur (pour les usagers).

Alors comment peut-on concilier une attitude réformiste, position de l’UNSA, et continuer à fidéliser et développer les adhésions face d’une part, à ces attaques frontales d’un gouvernement, qui a déchiqueté sur le plan régional comme national les structures de l’inspection du travail et d’autre part, l’utilisation « malveillante » par les autres organisations syndicales de cette situation.

Déjà, dès 2008, l’UNSA ITEFA s’était opposée avec force et vigueur, à l’instrumentalisation de l’inspection du travail dans la chasse aux travailleurs en situation irrégulière, refusant ainsi d’être « les ouvre-boites » des forces de police.

Les services de l’inspection du travail sont les « marionnettistes discrets » et les meilleurs défenseurs des salariés du privé qu’ils soient en situation régulière ou irrégulière dans les entreprises, thème évoqué ce matin par le secrétaire général Alain Olive.

- Pourtant, l’UNSA ITEFA a également le projet d’être, par ces fonctionnaires, contrôleurs et inspecteurs du travail, de vraies clefs d’accès dans leur comportement professionnel pour aider au développement de sections syndicales UNSA et faire connaître les vraies valeurs que porte l’UNSA dans le monde de l’entreprise.

Aujourd’hui, l’une de nos actions est de faire reconnaître et défendre le positionnement de ces corps de contrôle au vue du contexte actuel, de leurs connaissances et de leurs conditions de travail (menaces, coups, violences diverses…)

- Pétition, rendez-vous cabinet, revendications légitimes : le 2 décembre peut-être appel à la grève avec une autre organisation syndicale réformiste qui défend la même position.

Et il faut pouvoir aussi le dire entre nous qu’il existe un sentiment d’isolement dans cette lutte au profit d’unités plus importantes mais dont les métiers et les missions diffèrent.

- En conclusion, « oui vivre ensemble et libres » mais avec l’écoute pour tous et toutes et une explication étayée de la stratégie choisie.
Effectivement, nous souhaitons rappeler que symboliquement, surtout en ces moments de crise, pédagogie et explications sont nécessaires et les organisations syndicales, à faible effectifs, au regard des corps qui les composent et des missions accomplies doivent être entendues : rappelons que le corps des contrôleurs et celui des inspecteurs du travail ne représentent qu’environ 5000 agents, garant d’une magistrature sociale au service de tous.

- En 2006, le centenaire du ministère du travail fut fêté : aujourd’hui pour défendre le privé sur les services travail, emploi et formation professionnelle, le risque est fort grand de chercher les fonctionnaires qui en avaient la charge autrefois.

- L’Italie constitue un bien triste exemple puisqu’il n’existe plus aucune fonction publique.

- Jouer "les Cassandres" n’est pas dans les statuts de l’UNSA ITEFA mais il nous semble qu’une alerte sérieuse doit être faite et répétée pour que la société française ne soit encore plus fragilisée dans ses populations les plus précaires, les plus fragiles.

Car ainsi que l’a écrit Victor Hugo :

« La liberté commence où l’ignorance finit. »

À l’UNSA de jouer !

Pau, le mardi 24 novembre 2009