Cent ans après : que devient le ministère du Travail et ses enjeux ?

Replacer en 2006 la discussion sur l’institution, ses défis, le rôle de l’inspection du travail, conduit à évoquer les diverses mutations, les évolutions internationales prégnantes : notamment :

- Celles économiques liées à la mondialisation et à l’accentuation de la mobilité de la main-d’oeuvre modifient « la donne » en ce qui concerne les conditions de travail dans certains secteurs d’activité,

- Celles sociales, avec la fragmentation progressive du marché du travail, devenu plus exigeant en termes de flexibilité des travailleurs, dans un environnement de déréglementation, synonyme de précarité et de fragilisation des travailleurs,

- Celles techniques, avec l’apparition constante de nouvelles activités et de nouvelles substances, avant même que toutes les connaissances scientifiques qui permettraient d’en circonscrire les risques ne soient maîtrisées.

- Ces évolutions comportent naturellement un risque d’atteinte aux droits des travailleurs et, parallèlement, elles exigent de la part des inspecteurs du travail des connaissances toujours plus vastes. L’impact positif du travail des inspecteurs sur les conditions de travail des salariés, sur la promotion de leurs droits, mais également sur la croissance économique durable est indéniable.

- Ainsi, il est nécessaire de garantir une inspection du travail généraliste, (retrait des projets régionaux remettant en cause leur territorialité) indépendante, dotée de ressources humaines et techniques appropriées (création de sections).

Il appartient donc aux partenaires sociaux de toujours veiller à ce que l’inspection du travail soit centrée sur la législation relative aux conditions de travail, tant en matière de contrôle qu’à travers la fonction de conseil et d’information, ainsi que sur les efforts visant à améliorer ladite législation.

- Une dispersion de l’inspection du travail qui aurait pour effet d’émietter ses responsabilités (sections spécialisées) risque de compromettre sa capacité d’action au regard de sa véritable mission qui est celle de défense des droits des travailleurs. Les inspecteurs du travail n’ont pas pour vocation de combler les carences des gouvernements en matière de services publics.

- Pour réaffirmer les valeurs républicaines et humanistes, qui ont prévalu à la création du Ministère du Travail, pour leur maintien et pour leur renforcement, l’UNSA demande à chacun, dans la mesure de ses moyens de :

- Participer à la grève du 25 octobre 2006, jour de la commémoration officielle gouvernementale.