CONSEIL D’ORIENTATION DE L’EMPLOI

- Le Conseil d’orientation de l’emploi a réuni le 15 novembre dernier un groupe de travail sur le thème « les causes du chômage » destiné à dégager une synthèse la plus consensuelle possible fondée sur conclusions des travaux et études réalisées sur le sujet, et en éclairant davantage sur les approches macroéconomiques.

- Bernard Poix, au nom de l’UNSA a d’abord proposé de porter au débat les conclusions publiées par la Confédération Européenne des Syndicats dans une étude publiée en octobre 2005 sous le titre « Plus d’emplois et de meilleurs emplois - l’Europe a besoin de politiques macroéconomiques plus souples » : « L’UNSA dément, avec la CES, que la politique de demande globale (Dépenses des entreprises, des ménages et de l’État en biens de production et de consommation) ne serait qu’un feu de paille mais soutient au contraire qu’elle s’autoalimente à condition d’insister sur le rôle crucial de l’investissement dans le processus de croissance non inflationniste. La faiblesse des débouchés réduit les plans d’investissements et les perspectives d’emplois et engendre donc des enchaînements négatifs sur l’activité.

- Dans cette situation, des politiques uniquement fondées sur l’offre par de multiples allègements de charges, voire de réforme comme celle de la protection sociale, ou même encore sur des actions fortes de formation, perdent de leur efficacité si un nombre croissant de personnes se retrouvent face à des opportunités d’embauches restreintes dues à une capacité de production insuffisante pour concrétiser en emplois l’augmentation d’un potentiel de croissance. »

Pour l’UNSA : « Il est donc nécessaire que les efforts de modernisation de l’économie passent aussi par des politiques de développement conjointes d’investissements publics et privés, matériels et immatériels destinées, en accroissant le potentiel de croissance, à augmenter le potentiel de la demande qui en est aussi le pendant. Le niveau d’emploi qui découle de ce double mouvement d’expansion - croissance/demande - devient la variable de l’expansion non celle de la contrainte d’ajustement des coûts des entreprises, car, par le biais du supplément de pouvoir d’achat de nouveaux débouchés apparaissent incitant à saisir de nouvelles opportunités d’investissement. »

- Il a aussi soulevé les interrogations que pose l’émergence d’une économie dominée par les exigences financières : «  La souveraineté actionnariale implique des comportements, qui se traduisent par des résultats financiers exorbitants des grandes entreprises qui sont à mettre en relation directe avec l’austérité pour l’emploi et les salaires qu’elles imposent pour réduire au maximum les coûts. Ceci les conduisent aussi non seulement à bloquer les investissements de capacité de long terme mais contribuent aussi à réduire les débouchés potentiels de demande solvable. »

- Il a proposé que les études publiées sur ce sujet soient prises en compte.