AIRBUS : LES PROFILS POUR LES ACTIONNAIRES...

TOUS LES RISQUES POUR LES SALARIES ?!

COMMUNIQUÉ DE PRESSE

Airbus : Les profits pour les actionnaires...

Les risques pour les salariés !

- Au travers du dossier Airbus, l’UNSA considère qu’est posée la question de la politique industrielle de la France, et plus largement de la politique industrielle européenne. Les salariés d’Airbus subissent aujourd’hui les conséquences du plan de restructuration (Power 8).

- L’UNSA se prononce résolument pour :

- un débat national sur la politique industrielle française. Celle-ci doit s’envisager dans le cadre de création d’activité et d’emploi en coordination avec une réflexion européenne sur une politique industrielle commune dépassant les intérêts nationaux ;

- une prise de responsabilité publique pour accroître sa présence capitalistique dans Airbus afin d’assurer la pérennité de l’entreprise ;

- un engagement à garantir l’emploi y compris parmi les entreprises sous traitantes et les travailleurs temporaires par la prise en compte, au-delà des seuls actionnaires, de toutes les parties prenantes (salariés mais aussi collectivités territoriales et bassin d’emploi) dans les décisions de fermeture.

- En effet, après les annonces effectuées par Louis Gallois sur les restructurations issues du plan Power 8, Airbus se restructure en privilégiant les activités d’ingénierie et en externalisant ses activités de production.

- L’UNSA constate qu’Airbus n’est donc plus cette exception européenne, où le politique pilotait un exemple de coopération. La gestion néo libérale et l’appétit des actionnaires privés ont eu raison d’un mode de gestion, qui devrait privilégier le long terme, la pérennisation des emplois et des compétences sur les territoires.

Que souhaitent les actionnaires privés d’Airbus ?

- Ils veulent reporter les risques inhérents à toute activité industrielle sur les sous-traitants. C’est vouloir le beurre et l’argent du beurre, c’est-à-dire les profits en reportant les pertes sur les seuls salariés.

- Pour l’UNSA, ce n’est pas acceptable.

Le politique doit prendre la mesure de cette dimension.

- Une première piste a été explorée au travers d’Airbus Nantes. Les collectivités locales au travers du pôle de compétitivité EMC², ont contraint l’industriel à conserver une production à haute valeur ajoutée sur le territoire régional sous la bannière Airbus.

- L’UNSA considère que cette contrainte n’est qu’une des applications possibles des participations croisées publiques- privées, permettant un retour sur investissement à court terme pour l’actionnaire privé et un retour à plus long terme sur le territoire pour les collectivités locales.

- Pour l’UNSA, cette stratégie gagnant-gagnant ne peut voir le jour qu’avec des industriels responsables et des politiques pragmatiques et réalistes.

- Une deuxième piste, malheureusement abrogée par le gouvernement actuel, permettait au travers d’un débat débouchant sur un processus législatif, d’assurer l’obligation pour tout donneur d’ordre de participer aux plans sociaux des entreprises sous-traitantes. Plus largement, elle les contraignait à ce que les salariés des sous-traitants bénéficient des mêmes dispositifs que les salariés de l’entreprise "donneur d’ordre".

- Cette disposition est d’ailleurs déjà prévue dans plusieurs accords internationaux, les principes directeurs de l’OCDE les imposent par exemple.

- La volonté de mener une politique industrielle à l’échelle européenne pourvoyeuse d’emplois stables et qualifiés saura-t-elle résister au premier coup de tabac ?